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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/245

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LÉGENDES BRUXELLOISES

On dit :

Nicolas Peers, de Gembloux, et son camarade Jean Tilman, de Namur, étaient deux joyeux compères. Se connaissant de longue date et, très heureux de se connaître, ils voyageaient souvent ensemble pour affaires.

Et pendant leurs interminables tournées par les routes poudreuses, ils passaient le temps à se conter de divertissantes histoires qui les faisaient pleurer de rire.

Ah ! on les connaissait bien, les deux amis, et leur arrivée dans une auberge attirait un sourire de contentement sur les lèvres des habitués.

Un matin du mois de mai 1670, Peers et Tilman se rendaient à Bruxelles.

Le temps était splendide. Mais nos deux voyageurs avaient autre chose à faire en ce moment qu’admirer la belle nature. Ils se querellaient, comme des amis se querellent, au sujet des mérites

    Madeleine, la rue du Capitole ; la rue des Douze-Apôtres, la rue de la Démocratie ; la rue Terarken, la rue de la Postérité ; la rue des Grands-Carmes, la rue de la Constitution ; la rue des Paroissiens, la rue des Amis ; la rue Saint-Christophe, la rue de la Ménagerie ; la Montagne-de-Sion , la Montagne-de-la-Gloire ; etc., etc. La rue de Jéricho devint la rue des Munitions, à cause, sans doute, du munitionnaire qu’on établit vers cette époque dans les bâtiments non vendus du couvent. Il est inutile de faire remarquer qu’aucun de ces nouveaux noms n’a subsisté.