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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/247

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LÉGENDES BRUXELLOISES

— Je veux dire que c’est un chien comme il en existe peu. Il a, par exemple, retrouvé des objets que je croyais perdus depuis longtemps.

— C’est que le gredin les avait enlevés et cachés quelque part. Il aura eu des remords et aura été les rechercher.

— Oh ! tu es d’une incrédulité, aujourd’hui !… dit Peers. Tiens, je parie de jeter un objet quelconque au pied de cet arbre — et il désignait un chêne se dressant à quelque distance —, une pièce de monnaie par exemple. Nous continuerons notre route et à Wavre je renverrai Moustache pour la chercher. Nous continuerons toujours et nous ne serons pas de quelques heures à Bruxelles qu’il sera là, déposant la pièce à nos pieds.

— Oh ! s’écria Tilman en faisant un bond de côté et en s’arrêtant… Comment, tu me soutiens que ce quadrupède, dit-il après un instant de silence, en désignant du doigt Moustache qui trottait à leurs côtés comme un brave toutou qu’il était, que ce quadrupède pourrait…

— Quadrupède ! fit Peers, l’air vexé.

— En est-ce un, ou n’en est-ce pas un, de quadrupède ?

— Évidemment, mais il me semble…

― Il te semble quoi ? Que je pourrais être plus respectueux pour ton chien ? Soit. Il a quatre