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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/250

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LA RUE DE LA BRAIE
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Jules le Liégeois était aussi « un joyeux compagnon, qui travaillait avec adresse, chantait avec vigueur, riait avec abandon, buvait avec plaisir et mangeait avec appétit ».

Le hasard voulut qu’il suivît le même jour, mais à deux ou trois heures d’intervalle, la même route que Peers et Tilman.

Il faisait chaud ce jour-là, ai-je dit ; et Jules le Liégeois, comme midi sonnait, songea qu’il avait soif et faim.

Il s’arrêta sous le chêne au pied duquel Peers avait jeté sa pièce et, tirant de son bissac un petit pain et un morceau de jambon, commença son repas. L’endroit était pittoresque, une douce fraîcheur s’épandait dans les airs : il dîna gaiement.

Comme il repliait ses provisions, il aperçut tout à coup quelque chose qui brillait dans l’herbe.

— Qu’est-ce cela ? dit-il, le ramassant.

C’était la pièce de monnaie de Peers. Et comme elle était en argent, ce que j’avais oublié de vous dire, il s’écria :

— Voilà qui arrive bien. Malepeste ! une demi-couronne ! C’est une bénédiction. De quoi me régaler !