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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/29

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LÉGENDES BRUXELLOISES

habiter un quartier spécial ; on les accusait de toutes espèces de pratiques superstitieuses ; on leur imputait aisément bien des crimes ; ils étaient craints et honnis de tous.

Donc, ce Juif voulait, dit-on, mettre à mort le petit garçon. Cependant, le père de l’enfant faisait d’actives recherches dans la ville ; comme c’était un grand seigneur, le Juif eut peur : un soir, il reconduisit l’enfant au coin de la rue où il l’avait enlevé. C’est là que ses parents le retrouvèrent et ils élevèrent une fontaine en souvenir de la joie qu’ils avaient éprouvée en le revoyant.

III

Histoire du plus petit bourgeois de Bruxelles

Notre statuette existait déjà en 1452. À cette époque, on l’appelait Manneken-Pist ou Juliaensken Borre, « fontaine du Petit-Julien ». On la cite encore sous ce nom en 1498. En 1668, avant déjà peut-être, elle est définitivement Manneken-Pist ou Manneken-Pis.

Elle fut d’abord de pierre. Mais le 13 août 1619, un grand sculpteur bruxellois, Jérôme Duquesnoy, qui donna son nom à une rue de la ville, fut chargé