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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/47

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LÉGENDES BRUXELLOISES

Croyant que ses gens l'avaient suivi, sans se retourner, il tendit sa crosse d'évêque pour que quelqu'un s'en chargeât. Mais il était seul et la crosse allait infailliblement tomber lorsqu'un ange la retint.

Au bout de quelques instants, l'ouvrier, qui était toujours dans sa cabane, sentit que son bras était guéri.

Il sortit et quelle ne fut pas sa stupéfaction de voir la crosse de l'évêque se maintenir toute droite sans aucun secours, car l'ange était invisible.

Puis l'évêque se releva, se retourna et comprit.

Il baisa l'invisible main de l'ange invisible qui s'en alla en laissant flotter dans l'air un vague parfum.

Or cet ouvrier habitait un petit chemin de terre près de la plaine Sainte-Gudule qui, par la suite, fut appelé Kromme Elleboog straat ou rue du Crombras, aujourd'hui la rue du Coude, à cause du fait que je viens de relater.

Quant à saint Géry, voulant donner raison à l'archevêque de Trèves, il demeura à Bruxelles et y mourut le 11 août 619. Une église lui fut dédiée[1].


  1. Voir page 44, note.