Aller au contenu

Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
LÉGENDES BRUXELLOISES

devint sainte à son tour, plus sainte peut-être que toutes les autres ensemble.

Elle fut élevée à Nivelles sous les yeux de sa parente et, lorsque celle-ci mourut en 664, elle retourna auprès de ses parents et vécut d'une vie austère et pieuse.

Elle était sévère pour elle-même, indulgente pour les autres ; elle pratiquait la charité, se privant du nécessaire pour augmenter ses aumônes ; elle était bonne, douce et simple, comme il convient à une sainte.

Nos pères disaient et biens des gens – oh ! les pauvres ! – disent encore :

Gudule passait de longues heures en prières. Plongée dans une contemplation sans fin, accroupie, murmurante, elle repassait tout bas ses oraisons qu'elle adressait au ciel. Dans la chapelle du château, elle restait des journées entières abîmée dans des songeries évocatrices des hauts faits de la vie des saints et des saintes.

Pourtant, elle préférait de beaucoup se rendre à la chapelle de Saint-Sauveur au village de Moortsele, la nuit surtout.

Par une triste soirée d'hiver, elle y alla, précédée d'une servante qui portait une lanterne allumée.