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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/51

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LÉGENDES BRUXELLOISES

Elle était humble, elle était charitable. Elle portait elle-même des provision sà ceux qui aavaient faim, des vêtements à ceux qui couraient nus par les routes, des remèdes à ceux qui gisaient malades sur un misérable grabat, des consolations à tous.

Et le monde l'aimait, la vénérait.

Ainsi s'écoula sa vie.

Elle trépassa le 8 janvier de l'an de N.-S. 712, en son château de Ham, où elle fut inhumée.

Au temps de Charlemagne, son corps fut transféré en l'église de Saint-Sauveur à Moortsele.

Nos pères disaient et biens des gens — oh ! les pauvres ! — disent encore :

Quand Gudule la sainte abandonna cette terre, tous les pauvres la pleurèrent et suivirent sa dépouille.

Lorsque plus tard, au temps de Charles de Grand, empereur d'Occident, qui naquit en nos contrées, on porta son corps en l'église qu'elle avait aimée, tout le monde accompagna le cortège.

Or, on était en plein hiver et les malheureux qui allaient presque nus tremblaient de froid, la saison étant rude ; mais ils ne voulaient pas s'en apercevoir et ils marchaient sur la route neigeuse, recueillis et navrés. Car le souvenir de la morte