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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/69

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LÉGENDES BRUXELLOISES

Il conseilla donc au jeune homme de se tenir caché pendant un certain temps et de laisser passer l'indignation du magistrat.

Puis, au bout de quelques heures, il retourna auprès d'Herkenbald et lui dit que tout était fini.

Cependant, cinq jours après, le neveu, croyant que la colère du vieillard était tombée, revint à son hôtel et commit l'imprudence de regarder dans la chambre où reposait Herkenbald, toujours malade.

Celui-ci l'aperçut et l'appela affectueusement. Le jeune homme s'approcha tout heureux, croyant obtenir son pardon. Mais soudain le magistrat se dressa, le saisit aux cheveux et lui enfonça un poignard dans la gorge. Ainsi il le tua, « par amour de la justice ».


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L'histoire terrible de ce magistrat sévère nous donne une idée de la façon dont la justice et l'honneur étaient compris à cette époque lointaine.

Un peintre du XVe siècle, Roger Van der Weyde, la fixa sur la toile. Son tableau, qui décorait la salle du Conseil de l'hôtel de ville, aujourd'hui la salle Gothique, était destiné, avec trois autres compositions du même artiste, « à inspirer aux chefs de