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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/89

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LÉGENDES BRUXELLOISES

avec quelque raison peut-être, que leurs amis de jadis avaient fait déjà ce qu'elles se préparaient à faire, s'étaient choisi une autre compagne parmi les beautés si radieuses d'Orient. Tel ce seigneur allemand qui, marié déjà à son départ, convola en secondes noces à Damas ou ailleurs et revint avec sa deuxième épouse auprès de la première. Il se trouva ainsi pourvu de deux gentes dames, qu'il conserva du reste grâce à une dispense de notre saint-père le pape.

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le 19 janvier 1101, à la tombée de la nuit, une troupe de gens armés apparut sur le chemin de Louvain.

Le veilleur de la porte de Sainte-Gudule, appelée depuis porte de Treurenborch ou Treurenberg, allait donner l'alarme, croyant que des ennemis s'approchaient de la ville, quand des fanfares retentirent soudain, signalant l'approche de compatriotes.

Le bruit se répandit bientôt dans la ville que ceux que l'on pleurait étaient revenus. La foule courut à leur rencontre.

C'étaient eux, en effet. Après sic ans d'absence, les croisés revenaient. La reconnaissance fut vite