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Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/131

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c’est de l’eau d’affe (eau-de-vie), elle est toute mouchique, celle-là ! c’est moi qui l’ai entolée (entrée) ; allons, Jean-Louis, à toi l’entame.

» Moi. Volontiers (je verse dans un genieu verd, et je bois). C’est fichu ! elle est bonne ; ça fait du bien par où ça passe ; à ton tour Lapierre, rince-toi le gosier.

Le génieu et la vessie passent de main en main, et quand chacun s’est suffisamment abreuvé, nous nous jetons sur le lit en travers, jusqu’au lendemain. Au petit jour, on entend dans la rue le cri d’un ramoneur (on sait que dans Paris, les savoyards sont les coqs des quartiers déserts).

» Richelot (secouant son voisin Eh ! Lapierre, allons-nous chez la fourgatte (recéleuse) ?

» Lapierre. Laisse-moi dormir.

» Richelot. Voyons, bouge-toi donc.

» Lapierre. Vas-y seul, ou emmène Lenoir.

» Richelot. Viens, plutôt, toi, qui lui a déjà bloqui (vendu), c’est plus sûr.

» Lapierre. F….-moi la paix, j’ai trop sommeil.

» Moi. Eh mon dieu ! que vous êtes féniants !