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Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/365

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gnancourt. Oh ! l’on n’est pas chiche de nos pas. Tenez, si j’étais à votre place, tandis que nous y sommes, j’irais solliciter le commissaire de police de faire perquisition dans mon cabaret, ce serait un moyen de le disposer à penser que l’on vous a suspecté à tort. »

Raoul jugeant le conseil excellent, fit la démarche que je lui suggérais ; le commissaire accéda à son désir, et la perquisition fut faite avec le plus grand soin : elle ne produisit rien.

Eh bien ! s’écria Raoul, avec sa ton de satisfaction’qui semble annoncer l'homme irréprochable, êtes-vous bien avancés maintenant ? pour des torche..’... faire tant d’embarrasl j’aurais assassiné que ce ne serait pas pis. »

L’assurance avec laquelle il articula ce dernier membre de phrase me déconcerta ; ]’eus presque des scrupules de l’avoir cru coupable ; pourtant il l’était, et l’impression qui lui était favorable s’effaça promptement de mon esprit. Il est douloureux de penser qu’un brigand, les mains encore fumantes du sang de sa victime, puisse sans frissonner proférer des paroles qui rappellent son attentat. Raoul était çàlme, il était triomphant. Quand nous montâmes en fiacre pour