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Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/388

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mémoires


« passeraient à Essonne. Mon père s’y rendit sur-le-champ, et là, il apprit que la cavalcade était descendue à l’auberge du Grand-Cerf, c’est aujourd’hui la maison déserte qu’on appelle la ferme. Ils étaient tous couchés, et leurs chevaux étaient à l’écurie. Mon père voulut d’abord s’emparer des chevaux ; ils les trouva sellés, bridés, et ferrés à rebours, si bien qu’ils semblaient aller dans l’endroit d’où ils venaient.

Lady Owinson. » Voyez un peu quelle ruse ! Ils les savent toutes, ces brigands !

M. Picard. » Mon père fit couper les sous-ventrières, et aussitôt il monta à la chambre de M Poulailler ; mais averti par un des siens qui faisait le guet, celui-ci avait déjà levé le pied, et toute la bande s’était dispersée dans la campagne. Il n’y avait pas de temps à perdre pour se mettre à leur poursuite. Mon père ne s’arrêta qu’à la Cour-de-France, où on lui dit qu’on avait vu entrer un beau monsieur dans un cabaret, qu’il avait un habit tout couvert d’or et des belles plumes sur son chapeau. Pas de doute, c’est Poulailler. Mon père va droit au cabaret, le beau monsieur y était : au nom du roi, je vous arrête, lui dit mon père. « Ah ! mon