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Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/35

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ENFANCE ET PREMIÈRE JEUNESSE.

Mais d’autres difficultés étaient venues de Geoffroy Saint-Hilaire lui-même ; et il fallut, pour les lever, tout l’ascendant de Daubenton sur son jeune collègue. Geoffroy Saint-Hilaire était de l’avis de Fourcroy, il se trouvait trop jeune ; puis, lui, minéralogiste, c’est une chaire de zoologie (celle des animaux vertébrés), qu’on lui offrait ; car toutes les autres chaires avaient été demandées par les autres professeurs, tous plus anciens que lui. Geoffroy Saint-Hilaire, appelé à une place qu’il ne croyait pas pouvoir remplir dignement, n’hésitait pas sur le parti qu’il avait à prendre : il allait refuser. « Vous ne le ferez pas, dit Daubenton ; j’ai sur vous l’autorité d’un père, et je prends sur moi la responsabilité de l’événement. Nul n’a encore enseigné à Paris la zoologie ; des jalons existent à peine de loin en loin pour en faire une science : tout est à créer ; osez l’entreprendre, et faites que dans vingt ans on puisse dire : La zoologie est une science française. »

C’était faire appel à la fois à tous les sentiments qui avaient le plus de puissance sur Geoffroy Saint-Hilaire ; son respect pour Daubenton, son amour pour la science, son patriotisme : sa modestie dut céder.

Mais alors même, il ne donna à Daubenton qu’un consentement conditionnel. Si Lacépède n’eût pas été obligé de quitter Paris et le Jardin des plantes,