Aller au contenu

Page:Vigny - Œuvres complètes, Poésies, Lemerre, 1883.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


LE BAIN


FRAGMENT D’UN POÈME DE SUZANNE


 
.....................
.....................
C’était près d’une source à l’onde pure et sombre,
Le large sycomore y répandait son ombre.
Là, Suzanne, cachée aux cieux déjà brûlants,
Suspend sa rêverie et ses pas indolents,
Sur une jeune enfant que son amour protège
S’appuie, et sa voix douce appelle le cortège
Des filles de Juda, de Gad et de Ruben
Qui doivent la servir et la descendre au bain ;
Et toutes à l’envi, rivales attentives,
Détachent sa parure entre leurs mains actives.
L’une ôte la tiare où brille le saphir
Dans l’éclat arrondi de l’or poli d’Ophir ;