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Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/218

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Je voulais passer outre et remonter au-dessus du coude ; mais je vis qu’il faisait quelque difficulté de relever sa manche.

« Oh ! ça, me dit-il, c’est quand j’étais recrue : ça ne compte plus à présent. »

Je compris sa pudeur en apercevant une fleur de lis colossale, et au-dessus : Vivent les Bourbons et la Sainte-Barbe ! amour éternel à Madeleine !

« Porte toujours des manches longues, mon enfant, lui dis-je, pour garder ta tête. Je te conseille aussi de n’ouvrir que des bras bien couverts à la citoyenne Rose.

— Bah ! bah ! reprit-il d’un air de niaiserie affectée, pourvu que son père m’ouvre les verrous, quelquefois, entre les heures du guichet, c’est tout ce qu’il faut pour… »

Je l’interrompis, afin de n’être pas forcé de le questionner.

« Allons, lui dis-je en le frappant sur le bras, tu es un prudent garçon, tu n’a rien fait de mal depuis que je t’ai mis ici ; tu ne commenceras