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Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/394

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ce qu’ils ont fait s’est fait, et qui sont bien loin de ta modestie et de ta candeur philosophique. Qu’il ne soit pas dit qu’on ne t’ait pas rendu hommage ; c’est toi, ô Blaireau ! qui es véritablement l’homme de la Destinée. »

Cela dit, je m’inclinai avec un respect réel et plein d’humiliation, après avoir vu ainsi tout au fond de la source d’un des plus grands événements politiques du monde.

Blaireau pensa, je ne sais pourquoi, que je me moquais de lui. Il retira sa main des miennes très doucement, par respect, et se gratta la tête :

« Si c’était, dit ce grand homme, un effet de votre bonté de regarder un peu mon bras gauche, seulement pour voir.

— C’est juste », dis-je.

Il ôta sa manche ; et je pris une torche.

« Remercie Henriot, mon fils, lui dis-je, il t’a défait des plus dangereux de tes hiéroglyphes. Les fleures de lis, les Bourbons et Madeleine sont