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Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/251

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ET SUR LA POÉSIE LYRIQUE.

nide. » Le poëte, enfin, qui se charge de célébrer les villes nouvelles, et qui compare l’essor de la voix des Muses à la vitesse des plus rapides coursiers, demande un présent pour sa Muse, et offre des vers de Pindare en retour : cela fait, il emporte manteau et tunique venus fort à propos dans cette région froide de l’air. « Je m’éloigne, dit-il enfin ; et je vais composer mon chant à l’honneur de cette ville. Célèbre, ô dieu assis sur un trône d’or, la tremblante et glaciale cité, et descends sur ces campagnes couvertes de neige. Alala ! »

À travers ces fougues de l’ivresse poétique, la moqueuse comédie court au dénoûment, qui n’est rien moins que le mariage d’Hercule avec la fille du fondateur de la cité nouvelle ; et le Chœur, entonnant un péan joyeux, rappelle ce refrain de Ténella vainqueur, que Pindare lui-même avait emprunté d’Archiloque.



16.