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Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/385

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DEUXIÈME PARTIE.


CHAPITRE XVIII.


Ère nouvelle. — Ses commencements au milieu de l’ancien monde. — Poésie des liturgies chrétiennes. — Lyrisme populaire et lyrisme savant.


L’Évangile nous montre plus d’une fois les apôtres, à l’issue de leurs premières réunions, chantant un hymne avant de se séparer. Le proconsul de Bithynie, Pline le Jeune[1], dans sa lettre à Trajan sur les chrétiens, qu’il a interrogés par la torture et fait conduire à la mort quand ils refusaient d’abjurer, après avoir noté le secret de leurs assemblées et l’innocente sobriété de leurs repas, a soin d’ajouter, d’après leurs déclarations, qu’ils chantent en chœur un hymne au Christ, comme à un Dieu.

  1. Affirmabant hanc fuisse summam vel culpæ suæ, vel erroris, quod essent soliti stato die… carmen Christo, quasi Deo, dicere secum invicem. Plin. Jun. lib. X, Epist. 97.