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Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/410

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ESSAIS SUR LE GÉNIE DE PINDARE

« Entends[1], » disait-il avant d’ouvrir l’Évangile, « entends, Père du Christ qui vois tout, mon humble prière ; accorde à ton serviteur la grâce de la parole céleste. Il peut porter ses pas jusqu’aux sentiers divins, celui-là qui reconnaît un Dieu né de soi-même dans le monde des vivants, un Christ sauveur des mortels, qui eut un jour pitié des maux de l’espèce humaine, et se fit mortel, étant Dieu, jusqu’à ce qu’il eût délivré par son sang tous ceux qui gémissaient dans l’enfer.

Viens maintenant, chrétien ! et, dans ce livre saint et pur, nourris ton âme de paroles inspirées ; car là tu entendras les ministres de la vérité annonçant la vie future avec la voix même de Dieu. »

Ailleurs, s’agit-il pour Grégoire de Nazianze, pour le prêtre missionnaire, l’évêque persécuté, de quelque effort à tenter, d’un voyage à faire, l’invocation à Dieu sera plus ardente encore ; elle rappellera toutes les traditions miraculeuses dont s’animait contre la tyrannie des princes et contre la corruption des hommes cet âge héroïque du christianisme.

« Ô Christ[2] ! » disait Grégoire au moment de partir pour Constantinople ou pour l’exil, « toi qui es tous les biens pour les humains que tu as sauvés ! toi qui es partout la voie droite, qui as guidé l’armée fidèle ou par la nuée obscure ou par le feu, qui as

  1. S. Gregor. Nazianz. Oper. t. II, p. 294.
  2. Ibid.