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Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/421

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ET SUR LA POÉSIE LYRIQUE.

blanches ailes les bords extrêmes du grand univers.

Plus loin, le silence de la béatitude enveloppe l’heureuse union des êtres intelligents et des choses intelligibles.

Source unique, racine unique, là resplendit la triple forme de Dieu. Là, en effet, où réside la profondeur du Père, là est le glorieux Fils, enfantement de ses entrailles et sagesse ouvrière du monde ; et là brille aussi la lumière médiatrice du Saint-Esprit.

Cette source unique, cette unique racine a produit l’abondance des biens et la génération surnaturelle éclose des ardeurs créatrices ; et elle projette les merveilleuses splendeurs des saints enfantés pour la béatitude. De là, descendu dans le monde, le chœur des rois immortels célèbre la gloire du Père et le premier-né, sa divine image ; elle le célèbre, cette armée des anges qui ne vieillit pas ; et tantôt, les regards fixés sur l’intelligence suprême, elle se repaît à la source de la beauté, tantôt, regardant les sphères, elle gouverne les profondeurs de l’univers, s’abaissant du monde supérieur jusqu’à l’infime matière, où la nature, à son plus bas degré, enfante la tourbe bruyante et insidieuse des démons, d’où le héros divin, d’où l’esprit céleste, répandu à l’entour de la terre, en a vivifié les parties sous des formes diverses.

Mais toutes choses sont contenues dans sa volonté. Tu es la racine du présent, du passé, de l’a-