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Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/440

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ESSAIS SUR LE GÉNIE DE PINDARE

Du milieu des flots tumultueux de la vie, attirez vers la pure lumière mon âme ramenée, qui s’est remplie de vos livres inspirateurs, et qui possède en elle la gloire de cette douce éloquence, consolatrice de la pensée. Écoutez, ô dieux ! guides souverains de la sainte sagesse, vous qui, par le contact d’un feu divin, attirez vers les immortels les âmes arrachées à cette ténébreuse prison, en les épurant par l’ineffable expiation de la prière ! Écoutez, grands sauveurs ! faites jaillir sur moi, des livres saints, un rayon de pure lumière, et dissipez le nuage, afin que je discerne le Dieu immortel et l’homme, que le démon, auteur du mal, ne me retienne pas à jamais sous les flots du Léthé, loin du séjour des bienheureux, et qu’une punition cruelle n’enchaîne pas dans les liens de la vie mon âme tombée sur les froides ondes de la naissance, où elle ne veut pas errer plus longtemps. Mais, ô dieux ! maîtres de la lumineuse sagesse, écoutez-moi ; et, quand je me hâte vers la céleste route, révélez-moi les vertus et les mystères des paroles sacrées ! »