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Page:Villemain - Essais sur le génie de Pindare, 1859.djvu/51

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ET SUR LA POÉSIE LYRIQUE.

raient, filles ingénieuses de Pindare, alors qu’elles revenaient d’Argos, rapportant dans une urne ses cendres retirées des flammes d’un bûcher étranger. »

La gloire du poëte grandit sur sa tombe, placée dans le lieu le plus remarquable de Thèbes, près de l’amphithéâtre des jeux publics. Son nom demeura consacré dans l’admiration de la Grèce, comme celui d’un de ses génies les plus grands et les plus rares, d’autant plus qu’Athènes elle-même, cette Athènes si renommée pour la poésie et l’éloquence, n’avait produit, selon Plutarque[1], aucun poëte lyrique, mais seulement un faiseur obscur de dithyrambes, Cinésias, dont il cite le nom avec ironie. Plutarque, dans sa naïve jalousie pour la gloire de Thèbes, ne faisait-il pas une erreur étrange ? Il oubliait toute la poésie lyrique du théâtre d’Athènes.




  1. Plutarch. Mor., p. 426.