et à ce titre la plupart des chants chrétiens d’Héber, inspirés par ses études, sa vocation simple, ses contemplations de la foi, avaient précédé son séjour dans l’Inde. Il y continua les mêmes accents sous un ciel plus favorable et dans l’ardeur d’un apostolat plus impérieux : mais en même temps il y fut poëte de la nature et de la vie privée ; il y fut poëte inspiré par les lieux comme par les souvenirs, mêlant ses joies de famille à ses épreuves de missionnaire, son amour humain à ses espérances célestes. Tel est le charme de ces stances à la femme qui portait son nom, et qui d’Europe le suivit en Orient, où elle resta seulement séparée de lui durant quelques missions plus périlleuses :
« Si tu étais à mon côté, ô mon amour[1] ! combien, sous les bosquets de palmiers du Bengale, la soirée passerait vite à écouter le rossignol !
« Si toi, ô mon amour ! tu étais à mon côté, mes petits enfants sur mes genoux, combien notre barque glisserait joyeuse sur cette mer du Gange !
« Je te cherche à l’aube naissante, lorsque, penché sur le tillac, j’étends mon corps dans un oublieux repos et que j’aspire la fraîcheur de la brise.
« Je te cherche, lorsque sur le vaste sein du fleuve
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If thou wert by my side, my love,
How fast would evening fail,
In green Bengal’s palmy grove,
Listening the nightingale !