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Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 1.djvu/29

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ET LA PATIENCE.

qu’au-lieu d’une fille, la Reine eût un Prince, que son avis étoit qu’elle devoit persuader au Roi que ce Monarque périroit misérablement, si ses fils n’étoient pas auprès de lui aussi-tôt la naissance de leur frere. Il se croyoit bien certain de l’empêcher d’avoir un fils ; c’est pourquoi il consentoit qu’on parlât de la sorte. Le conseil eut son plein effet, & le Roi laissa à la prudence de son Epouse, le soin de pourvoir à cet inconvénient, se rapportant entiérement à elle des mesures qu’elle jugeroit à propos d’employer en cette occasion, afin d’éviter les malheurs qui leur étoient prédits, lui conseillant de ne rien faire qui ne fût conforme aux sentiments de Mouba, qui ne manqua pas de lui inspirer d’envoyer les Princes à une maison de plaisance appartenante au Roi, & qui n’étoit qu’à une fort petite distance des portes de la Ville. La proposition fut exécutée à l’heure même ; on les y conduisit sous une bonne & sûre escorte ; & celui qui la commandoit ayant reçu ordre de placer une sentinelle qui observât le signal que l’on lui donneroit du haut de la tour du Palais Royal, fut averti de ramener les Princes à l’instant en grande pompe, s’il y voyoit une épée ; mais que si, au contraire, une quenouille se présen-