Aller au contenu

Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
LE TEMPS

l’Astrologue fussent fausses, tandis qu’elles le rapportoient si bien à celles que leur avoit fait le Temps lui-même ; & il appréhendoit que cette espece de plaisir ne se terminât par un funeste dénouement ; ce qui lui donnoit une vive impatience de sortir de ce lieu, qui ne pouvoit que leur devenir fatal, & qui en son particulier, le lui étoit déja, en retardant la recherche de la belle Zelima.

La complaisance qu’ils avoient les uns pour les autres, fit que les Princesses ne s’opposerent pas à ce que les Princes prissent les mesures qui les pouvoient tranquilliser, & elles consentirent qu’ils demandassent leur congé le troisieme jour. Mais lorsque Almenza en eut dit les premieres paroles, ils trouverent l’obstacle qu’ils avoient presque prévu ; car Broukandork, avec une émotion qui tenoit de la fureur, lui repartit que sa proposition étoit extravagante : vous voulez donc faire périr votre sœur, lui dit-il ? croyez-vous que le peu de repos qu’elle a pris, soit suffisant pour la remettre des fatigues où l’ont exposée les travaux qui ont suivi son voyage ? non, ne vous flattez pas que je le souffre ; allez-vous-en, si vous voulez, & à votre retour, si elle le juge à propos, elle vous suivra. Faramine,