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Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/157

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ET LA PATIENCE.

sant présumer aussi qu’ils avoient tous eu le même sort ; n’ayant plus à redouter que la puissance du Roi de Bengal, de qui les forces d’Angole ne craignoient pas les efforts, il se détermina à ne plus suspendre la mort de la Reine, d’autant qu’il apprit que le Roi de Bengal, loin de songer à le troubler en son usurpation, avoit lui-même trop d’affaires dans ses propres Etats, pour penser à s’en faire de nouvelles.

Tout étant disposé si favorablement pour lui, Mouba leva enfin le masque ; &, assisté de sas Partisans, ils ont eu hier l’insolence de juger la Reine, & de la condamner au feu, suivant les Loix, avec le malheureux Zerbeke ; c’est cette barbare exécution qui se doit faire à la pointe du jour.

J’avois, poursuivit cette femme en fondant en larmes, été affranchie par la Reine, il y avoit plus d’un an, lorsqu’elle fut mise en prison, & je n’étois restée auprès d’elle qu’à cause que dans la situation où elle le trouvoit, ayant sujet de se défier de tous ceux qui l’approchoient, je m’étois fait un devoir de la servir, pour que ma place ne fût pas occupée par quelques perfides vendues à Mouba. Mais, au moment de sa détention, la voyant