Aller au contenu

Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
172
LE TEMPS

tumultueux n’étant pas des moments propres à devenir heureux ; mais le doux calme ayant succédé aux malheurs précédents, leur laissa la liberté d’y penser : en-sorte que, sans tarder, chacun proposa à celle qu’il aimoit, d’unir leurs destinées. Merille répondit naturellement à Benga qu’elle ne s’opposeroit point à l’exécution de ses desirs, mais qu’elle avoit une mere & des freres, à qui elle obéiroit avec plaisir s’ils lui commandoient de lui donner la main.

Vous devez peu appréhender leur sévérité, ajouta-t-elle en souriant ; de quand ma Mere ne vous auroit pas tant d’obligation, vous avez deux sœurs qui engageroient mes freres à vous être favorables.

Kubac trouva plus de difficultés auprès de Balkir, non pas dans son cœur ni dans la crainte que l’amitié de Benga ne mît obstacle à son bonheur, mais il partagea l’appréhension que cette Princesse lui témoignoit, en lui faisant remarquer qu’il ne sembloit pas destiné pour regner ; & quoiqu’il fût né sur les premieres marches du Trône, il n’y avoit pourtant pas d’apparence qu’il pût s’y asseoir, puisque, suivant les Loix d’Angole, le feu Roi avoit pu disposer de sa Couronne, & que Merille, ou même Almenza l’en excluoient