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Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/207

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ET LA PATIENCE.

grandeur dont il avoit à peine joui. Le Prince profita de ce bon conseil, & il vécut de la même façon que le Roi son ami, jusqu’à une extrême vieillesse, toujours satisfait & sans nul chagrin.

Quant à Kuba, il fut plus heureux dans ses amours, ainsi que Benga ; ils étoient aimés de leurs Princesses, & ne voyoient aucuns obstacles à leur bonheur, qui fut parfait : Kuba monta sur le Trône de son pere, & eut le plaisir d’y placer sa chere Balkir.

Peu après leurs noces & celles de Merille avec son fidele Benga, il fut question de se séparer d’une compagnie chérie. Des intérêts pressants les appelloient à Bengale, & ils ne pouvoient plus retarder leur départ.

Cette séparation fut douloureuse ; la jeune Reine avoit peine à quitter encore une fois, & pour toujours, la Reine sa mere, son frere, & son amie Balkir, que leurs communes infortunes avoient unies encore plus que les liens du sang : mais la Patience leur en ayant montré la nécessité, ils s’y soumirent enfin, & demeurerent toujours amis, malgré l’éloignement qui les séparoit. Kuba voulut régler un apanage à son frere Zerbeke, & l’ériger en Royaume ; mais ce jeune Prince