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Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/9

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ET LA PATIENCE.

forte que les raisons de Balkir, étant sur le point de les faire tous céder à sa fantaisie, lorsqu’une grêle épouvantable, survenue en ce moment, mit fin à la dispute. Elle-même, la terminant contre son propre gré, fut obligée de se jetter dans le char pour s’y mettre à couvert de l’orage, qui devint si dangereux dans un instant, qu’il déracinoit les arbres, en inondant la terre d’un torrent d’eau qui tomboit du ciel, sans amortir les éclairs, ni diminuer le bruit épouvantable que faisoit le tonnerre.

Merille jugea alors qu’il n’y avoit pas d’autres moyens d’éviter une mort qui paroissoit certaine, qu’en courant le risque de celle qui n’étoit peut-être fondée que sur une terreur panique ; &, cessant de résister, elle fut la première à presser les autres de se réfugier auprès d’elle, encourageant leur conducteur à faire la plus grande diligence qu’il pourroit.

Les chevaux qui les tiroient étant vigoureux, ils furent en peu de moments au Palais où ils étoient attendus ; il étoit presque nuit lorsqu’ils y arriverent, & ils furent reçus aux flambeaux. Broukandork, maître de ces lieux, suivi de Faramine, sa charmante moitié, vinrent les recevoir à l’entrée de la maison : il parut