Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/107

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que ce dernier leur avait envoyée de Nankingen morceaux tout taillés et sculptés. Les géomanciens eurent soin de mettre les indications de leurs boussoles en harmonie avec le désir royal.

Le monument fut transporté commodément par la petite rivière citée plus haut, érigé, puis encadré d’un grand temple précédé d’un pont, le Supio-lary, encore debout, auquel aboutirent plusieurs routes percées à travers le bois.

Vers la fin du xive siècle, un soldat de fortune, Ouen-tah-chao ou Ni-taï-djo, venant de Ham-Kyong-do, au cours d’un de ses nombreux voyages, visita ce site renommé. La soif le conduisit à un puits creusé au milieu d’un bouquet de saules. Une jeune fille y puisait de l’eau ; sur sa prière, elle lui tendit la calebasse. Mais la Rebecca coréenne y mêla une poignée de feuilles de saule qui, en empêchant le voyageur de boire goulûment le liquide glacé, lui sauvèrent la vie. Il le crut probablement, car, après avoir réussi à usurper le trône, il se souvint de son intelligente échanson et l’épousa. On a donc bien tort de douter que des rois aient épousé des bergères…

Mais, la critique historique est si grincheuse qu’elle ne manquera pas de grogner que ceci n’est qu’un conte pour remplacer la véritable explication, oubliée, de la fondation de Séoul et de sa substitution à la vieille capitale par l’usurpateur Ni-taï-djo.

Cependant, il est bien possible qu’il n’y en ait pas d’autre, car, à chaque pas, en Extrême-Orient, en Chine et au Japon aussi bien qu’en Corée, on se