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Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/160

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les centaines de bambins que j’avais regardés jouer au cours de mon voyage à travers les monuments de Séoul, se tenaient assis en tailleur le long des murs, sur une natte qui recouvrait tout le plancher.

En face de la porte, un vieux bonhomme, dont la houppelande luisante attestait le travail d’une laborieuse ménagère. Sa tête était couverte du chapeau de crin noir déjà décrit, fixé derrière l’oreille par un gros bouton de faïence, son nez chaussé de grosses besicles rondes enchâssées d’écaille, appuyées sur les pommettes de joues creusées de longs plis gras et droits qui encadraient une bonne grosse bouche voilée, comme par une herse, des poils raides et blancs d’une moustache claire, et un menton dont la rondeur se devinait entre les brins espacés d’une barbiche longue et mince.

Devant lui, une petite table chinoise à pieds courts contournés supportait un petit livre, et le séparait d’un enfant dont nous ne voyions que le dos graisseux, la longue natte noire et les cheveux ébouriffés.

Personne ne bougea. Mon interprète dit quelques mots, et le digne magister recommença la leçon dont il n’avait fait que le début.


Le Premier Livre de l’Enfance.


« On travaille, me dit mon compagnon, sur le Tong Mong Seoup, le Premier Livre de l’Enfance. Jusqu’à 15 ans, les enfants ne font aucune autre