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Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/45

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La dynastie actuelle a été fondée, vers la fin du xive siècle, par un usurpateur, Ouen-tah Chao ou Nitaïdjo, dont les reliques sont encore conservées et visibles dans un des monastères des Monts-des-Diamants (route de Séoul à Gensan).

Les empereurs Mings l’ont patronné, soutenu, et ont reçu de lui toutes les marques d’un fidèle et loyal vasselage.

Un siècle et demi plus tard, les conquérants mandchoux saccagèrent la Corée et en rendirent plus étroite la dépendance de Pékin.

Pendant son séjour (1633-1666), le Hollandais Hamel a noté les visites annuelles et régulières des envoyés du Grand Cham et les cérémonies qui prouvaient l’humble sujétion des descendants de Ni-Taïdjo à l’égard des souveraine chinois.

Au cours du xviiie siècle, la Chine, déjà très affaiblie, laissa graduellement réduire l’ambassade du tribut au cérémonial d’un échange de cadeaux. Elle n’entrevoyait même pas la possibilité de perdre ou de voir contester un droit qu’elle laissait pratiquement tomber en désuétude et prescrire.

Pourtant elle ne se fiait pas trop non plus à sa vitalité intrinsèque, à sa propre puissance de développement ou de conservation. À la moindre petite infraction dans le cérémonial ou la correspondance qui l’accompagnait aux rites de la vassalité formelle, la Chine, sentant que des arrangements ainsi conclus tous les ans, pour le commerce, à la frontière des deux États, auraient vite établi au moins la présomp-