Aller au contenu

Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous on ne sait quelle conviction désespérée… une tristesse irrémédiable, infime ! Le vide nous enveloppe obstinément : nous ne pouvons, en métaphysique, en n’acceptant que la Raison, mettre la main sur le troisième terme de la dualité (si tant est qu’il y ait logiquement dualité), pas plus que sur l’Activité vivante, en médecine. Cela nous échappe et la question paraît devoir se reculer toujours, sans être jamais résolue, comme ces mirages dans les déserts. La nouvelle métaphysique matérielle, — nous parlons des plus récentes données venues d’Allemagne, — s’annonce de manière à continuer l’état de doute où nous sommes plongés ; — un sentiment profond, et qui paraît indestructible, de la vanité de notre condition lutte sans cesse, en nous, contre l’estime de notre tâche ; ce n’est plus : « Que sommes-nous ? » qu’il faut dire ; c’est : « Qui sommes-nous ? » Toutefois, à propos de cette question de l’être et du néant, disparus et formulés tous deux à la fois dans on ne sait quel éternel devenir, la théorie de l’idéalisme hégélien semble sans appel ; l’Antinomie qui affirme l’identité de l’opposition la plus abstraite et la démontre, dans son