Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/153

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m’irait bien, » et vous voyez le fini, la netteté et la perfection de la déroute de ces trois puissances : Rome, l’Autriche et l’Angleterre.

Je trouverais de tels faits d’armes, exécutés par de tout jeunes gens, à chaque feuillet de l’histoire. Tenez, vous parliez tout à l’heure de Gonzalve de Cordoue, le plus grand capitaine des armées espagnoles, un vice-roi, un vétéran de ruse et de gloire, un guerrier des croisades, un général invincible !… On lui dépêche un enfant de dix-neuf à vingt ans, et ce petit jeune homme, — sans expérience, comme on dit, — remporte, en fait, sur le vieux maître, trois accablantes victoires coup sur coup. Vous voyez que la jeunesse n’est pas impossible en ces occasions, prince. Je suis donc autorisée à penser que, devant cet empire d’Autriche fait de morceaux, un tel, d’une certaine naissance et d’une certaine valeur dans la mesure de l’ambition, pourrait, du soir au lendemain, — mon Dieu !… faire valoir ses droits, comme on dit en termes honnêtes, ou comme peuvent le dire les chefs de toutes les dynasties… Mais à quoi bon parler de cela ?… dit Tullia Fabriana changeant de ton subitement : les