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Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/41

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suites sérieuses (n’en faites jamais d’autres) à ce qu’un tel ou un tel ne parle pas longtemps contre vos idées, prenez-le par un petit détail désagréable de sa conduite ou de sa vie privée : ne craignez pas d’entrer là-dedans, sans façon, en maître ! et faites voir des spectacles inattendus en dilatant cet ennuyeux détail : on terrasse des lions avec des riens pareils. Je regrette de ne pas faire cette expérience devant vous, pour vous montrer ce qui en résulte ; mais ceci n’étant qu’une question de tact, vous devez comprendre les mille manières gracieuses dont cela s’entoure. Si vous tenez à ce que votre avis soit accepté, sachez ceci : qu’avoir raison, c’est avoir plus raison. Quel but vous proposez-vous ? Amener à vos vues ? Ne commencez donc jamais par blesser autrui d’une dénégation absolue de son avis. Dites ce qu’il dit, et si vous avez l’au-delà, faites-le-lui voir. Il y viendra de lui-même ; mais il mourra sur la brèche plutôt que de démordre que vous avez tort, si vous commencez par nier ce qu’il dit. Ne vous emportez donc jamais ! dans aucune circonstance ! Si vous n’êtes plus maître de vos pa-