Aller au contenu

Page:Virgile - Énéide, traduction Guerle, 1825, livres I-VI.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoir à craindre ni les clameurs de l’envie, ni les réclamations de la vérité blessée, que nous allons essayer une esquisse rapide de la vie publique et privée de Jean-Nicolas-Marie De Guerle.

Il naquit à Issoudun, petite ville du Berry, le 15 janvier 1766 ; sa famille, d’origine irlandaise, était noble, mais peu favorisée des dons de la fortune[1]. Une bourse obtenue au collége Montaigu mit le jeune De Guerle à portée de faire de bonnes et solides études dans une école justement célèbre par les sujets éminens qu’elle a donnés à l’Église, aux Lettres, au Barreau et à l’Instruction publique[2]. C’est dans cette maison, si connue pour la sévérité de sa discipline, que M. De Guerle puisa cette justesse de goût, cette fermeté de principes et de caractère, qui ne se démentirent jamais dans ses ouvrages ni dans sa conduite. Il fut de bonne heure tout ce qu’il a été depuis, et le passage de l’enfance à l’âge mûr fut à peine sensible en lui. Grave et sérieux dans la joie tumultueuse des récréations, il lisait, tandis que ses camarades se livraient aux plaisirs de leur âge ; et il achetait des livres, de l’argent employé par les autres

  1. Conséquence honorable du dévouement de ses ancêtres à la cause de Jacques II, qu’ils suivirent en France, lorsque cet infortuné monarque vint y chercher un refuge contre des sujets révoltés.
  2. ’Université royale et l’Académie de Paris s’honorent de compter encore au nombre de leurs membres les plus distingués MM. Létendart, Taillefer, Amar, Dubos, etc., qui soutiennent dignement l’honneur de Montaigu.