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Page:Virgile - Énéide, traduction Guerle, 1825, livres I-VI.djvu/19

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conversion ne fut plus prompte, plus sincère ; et ceux qui ont connu M. De Guerle pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie, savent avec quelle indifférence profonde il parlait de ses succès poétiques, qui eussent suffi à la célébrité de tout autre, et qui certes ne nuiront jamais à la sienne.

L’instruction publique commençait à sortir de ses ruines : on venait de créer les Écoles centrales. Le jury chargé de proposer les professeurs pour celle d’Anvers présenta M. De Guerle pour la chaire de Grammaire générale. Il réunissait, aux yeux du jury, à une réputation distinguée, toutes les qualités nécessaires pour faire prospérer l’enseignement public. Ce sont les propres termes de sa nomination. Le Gouvernement de cette époque (1800) attachait la plus grande importance à cette école d’Anvers : la Belgique était depuis peu réunie à la France, et l’on pensait avec raison que le plus sûr moyen d’opérer une fusion complète entre les deux peuples était de donner aux Belges une éducation toute française. L’événement trompa une attente en apparence si bien fondée, et l’école d’Anvers ne réunit jamais qu’un très petit nombre d’élèves.Un juste appréciateur du mérite, M. le comte Chaptal, alors ministre de l’intérieur, sentit que M. De Guerle n’était point à la place due à ses talens : il l’appela bientôt aux fonctions de Professeur de Belles-Lettres au collège national de Compiègne ; et dans le courant de la même année (1801), il le nomma Professeur de Rhétorique à l’école de St.-Cyr (Prytanée français),