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Page:Virgile - Énéide, traduction Guerle, 1825, livres I-VI.djvu/3

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PRÉFACE
DE L’ÉDITEUR.




Depuis cinquante ans l’art de traduire a fait de grands progrès en France. On apprécie maintenant à leur juste valeur les traductions des Dacier, des Perrot d’Ablancourt, des Desfontaines, si vantées dans leur temps : on a senti qu’une lourde fidélité ou une élégance infidèle étaient également éloignées du but que doit se proposer un traducteur. Il est désormais reconnu en principe qu’il ne suffit pas de bien comprendre un auteur pour le bien rendre ; que ce n’est pas même assez de bien connaître la langue étrangère contre laquelle on lutte et l’idiome maternel dans lequel on écrit ; mais qu’il faut encore dans le traducteur une sagacité, une force, une chaleur de conception presque égale à celle du génie dont il se pénètre,