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Page:Virgile - Énéide, traduction Guerle, 1825, livres I-VI.djvu/8

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poëme de longue haleine, puisque, possédant tous les secrets du langage des Muses, comme il l’a prouvé par une foule de poésies charmantes, il a préféré cependant de traduire l’Énéide en prose.

Nous n’entreprendrons point de faire ici l’apologie de cette traduction. Il ne nous appartient point de devancer à cet égard l’opinion publique : nous attendrons avec respect le jugement qu’elle va prononcer ; mais plus à portée que d’autres de connaître les motifs qui décidèrent M. De Guerle à entreprendre cet ouvrage, nous pouvons plus facilement aussi rendre compte du système qu’il avait adopté, et des moyens qu’il crut propres à le justifier. Ce qui affligeait le plus M. De Guerle, dans les traductions de Virgile qui ont précédé la sienne, c’était d’y voir le plus pur, le plus harmonieux des poëtes, plus ou moins défiguré dans une prose faible, traînante, sans couleur, sans noblesse, sans harmonie. Persuadé que, s’il était impossible de s’élever et de se soutenir