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Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/55

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es Cela. » Le dieu s’en alla encore et crut que le « Moi », c’était l’intelligence, mais bientôt il songea que les pensées sont inconstantes, parfois bonnes, parfois mauvaises, et il en conclut que la pensée était trop variable pour que ce fût elle le « Moi », Il alla retrouver le sage et lui dit : « Maître, je ne crois pas que l’intelligence soit le « Moi » ; est-ce là ce que vous vouliez dire ? — Non, répondit le sage, tu es Cela, trouve l’explication toi-même. » Le dieu s’en fut de nouveau et découvrit enfin qu’il était le « Moi » au delà de toute pensée ; Celui qui n’a ni naissance ni mort, que l’épée ne peut transpercer, le feu brûler, l’air dessécher, l’eau dissoudre, qui n’a ni commencement ni naissance, l’intangible, l’omniscient, l’Être omnipotent, qui n’est formé ni d’un corps ni d’une intelligence, mais de quelque chose de bien supérieur à tout cela. Il fut satisfait ainsi, mais le pauvre démon ne put atteindre à la vérité parce qu’il aimait trop son corps.

Ces natures démoniaques sont nombreuses en ce monde, mais il y a quelques dieux aussi. Que quelqu’un se mette à enseigner une science capable d’augmenter les plaisirs des sens, il trouvera des foules prêtes à l’écouter. Mais celui qui veut enseigner à l’humanité le but suprême ne rencontre que l’indifférence de tous. Très peu