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Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/70

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être, dont la plus subtile et la plus haute manifestation réside dans la pensée. Mais cette pensée elle-même, ainsi que nous le voyons, n’est point tout. Il y a aussi une pensée particulière que nous nommons instinct, pensée inconsciente, et qui est au niveau le plus bas de l’action. Qu’un moustique nous pique, et sans que nous y pensions, automatiquement, instinctivement, notre main l’écrasera. C’est là une manifestation de la pensée. Toutes les actions réflexes du corps appartiennent à ce niveau de la pensée.

La pensée consciente plane plus haut. Je raisonne, je juge, je pense, j’envisage le pour et le contre de certaines choses ; ce n’est pourtant pas tout. Nous savons que la raison a ses limites ; elle ne peut les dépasser ; elle s’y arrête. Le cercle où elle se meut est en vérité extrêmement restreint. Nous voyons pourtant à la fois certains faits qui font irruption dans ce cercle. Ainsi que des comètes, il est des choses qui, pénétrant dans le cercle, arrivent assurément du dehors, bien que notre raison ne puisse concevoir cette zone extérieure. Il faut chercher au dehors les causes de tel phénomène qui se passe dans ces étroites limites. La raison et l’intelligence ne peuvent pas les concevoir ; mais, dit le Yogî, ce n’est point tout. La pensée peut exister sous une forme plus