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Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/53

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« Tu rôdes, ainsi qu’un désir obstiné,
Réveillant en moi l’éternelle amoureuse,
Douloureuse amante, épouse douloureuse,
Ô pâle Procné.

« Tu fuis tristement vers la rive qui t’aime,
Vers la mer aux pieds d’argent, vers le soleil…
Je hais le printemps, qui vient, toujours pareil
Et jamais le même !

« Ah ! me rendra-t-il les langueurs de jadis,
Le fiévreux tourment des trahisons apprises,
L’attente et l’espoir des caresses promises,
Les lèvres d’Atthis ?

« J’évoque le pli de ses paupières closes,
La fleur de ses yeux, le sanglot de sa voix,
Et je pleure Atthis que j’aimais autrefois,
Sous l’ombre des roses… »