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Page:Vivien - Du vert au violet, 1903.djvu/113

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III

VIOLET



Kathleen venait de la magique Irlande, où règne dans toute sa fraîcheur l’harmonie du Vert, où les marais sont hantés par d’étranges flammes errantes, pareilles à des lueurs d’âmes, où les Fées ont élu leur suprême refuge, où les femmes ont des yeux de violettes humides.

Kathleen traînait le fardeau de sa jeunesse, là-bas, dans la magique Irlande.

Elle était lasse d’avoir supporté les printemps et leurs espoirs irréalisables, les étés et leur ardeur inassouvie, les automnes et leur tristesse sans bornes, les hivers et leur chaste sévérité.

Elle avait goûté l’amertume de trahir ce qu’elle aimait le plus, d’abandonner ses rêves, de se voir elle-même inférieure à sa destinée. Elle apprit à se connaître, à