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Page:Vivien - Les Kitharèdes, 1904.djvu/159

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Et voici le fragment de la Tisseuse de Violettes :

Alentour (la brise) murmure fraîchement à travers les bras pommiers, et des feuillages frissonnants coule le sommeil.

Ces deux fleurs détachées n’exhalent-elles point la même fraîcheur agreste et le même parfum sauvage ? Anyta pleure la vierge Antibia comme Psappha pleure Timas « morte avant l’hymen ». Les vers d’Anyta sur une sauterelle ne sont-ils point aussi un écho, très personnellement modulé d’ailleurs, de la voix lointaine d’Éranna ?

À la sauterelle, rossignol des champs, et à la cigale qui gîte dans les chênes, Myrô a élevé cette tombe commune, jeune fille ayant versé une larme virginale, car l’Hadès difficile à persuader s’est hâté d’avoir son double jouet.

Anyta reprend ainsi le chant interrompu de la vierge de Télos :

Harmonieuse sauterelle, le soleil ne te verra plus chanter dans la riche maison d’Alkis. Car déjà tu voles sur les prairies de Klyméné et (sur) les fleurs baignées de rosées de Perséphoné d’or.

Parmi tant d’incertitudes surnage un fait certain, c’est qu’Anyta de Tégée n’a pu écrire l’épigramme sur les