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Page:Vivien - Les Kitharèdes, 1904.djvu/41

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KORINNA


Dans tout le glorieux pays, depuis l’aurore,
Les Aèdes ont célébré tes sourcils bruns.
La phorminx aux mains des Kitharèdes t’honore
Pour ta sagesse et ton sourire et tes parfums.





…et je blâme aussi la mélodieuse Myrtis de ce que, étant femme, elle entra en rivalité avec Pindare.


Oh ! les flots empourprés que frappent les rameurs,
Et la Mort qui grimace à travers les murailles !
Pourquoi, Myrtis, jeter les sanglantes clameurs
Des buccins dominant le fracas des batailles ?

La gloire est un flambeau que le silence éteint.
Ô Myrtis, la victoire est une courtisane,
Et celui qui la frappe est celui qui l’étreint.
Le sage a le dégoût de son baiser profane.

Chante le soir, l’ampleur des collines et l’air
Pacifique, le temple où pâlit la pensée,
Et le flot qui frémit, plus troublant que la chair…
Ta voix consolera l’Aphrodite blessée.