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Page:Vivien - Poèmes, 1909.djvu/165

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EN JETANT L’ANCRE


Je m’en vais sans pleurer, pour ne plus revenir.
Mais j’emporte avec moi le latent souvenir.

Dans le fond ténébreux et dormant de mon âme
S’élève, chaque nuit, un visage de femme.


II

SUR LE MODE MINEUR


J’ai vu trop d’océan. J’ai vu trop de pays.
Le regard s’éteint presque en mes yeux éblouis,

Sachantque la bonté du sort m’est enfin due,
Je retournerai vers celle que j’ai perdue.

Toute autre forme n’est qu’un remous de la mer,
Et je ne me souviens de rien qui me fut cher.