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Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/119

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LE TÉNÉBREUX JARDIN



Les heures ont éteint le feu de mes vertèbres.
Et leur morne lourdeur a pesé sur mon front…
Voici que les lointains trop clairs s’attendriront
Et la nuit m’ouvrira son jardin de ténèbres.

Solitaire, tandis que le temps coule et fuit,
Je cueillerai les fleurs du regret et du songe.
Reconnaissante au doux charme qui se prolonge,
J’offrirai le parfum de mon âme à la nuit.