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ENTRONS DANS LE JARDIN


Ma douce, entrons dans le jardin abandonné,
Dans le jardin sauvage, exquis et funéraire
Où l’autrefois se plaît à rôder, solitaire
Et farouche, tel un vieux roi découronné.

Entrons dans le jardin qu’un vent d’automne accable,
Où le silence est beau comme une femme en deuil,
Où les ronces d’hier font un hostile accueil
À qui n’apporte point le regret adorable.