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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/121

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par le chef de l’État sur la recommandation du Synode, c’est-à-dire du procureur supérieur qui les déplace ensuite selon son bon plaisir.

« Les degrés hiérarchiques du clergé ont été consignés dans « la Table des rangs » et mis en correspondance exacte avec les grades militaires. Un métropolite équivaut à un maréchal (« général complet » selon l’expression russe), un archevêque — à un général de division (« général-lieutenant »), un évêque — à un général de brigade (« général-major »). Quant aux prêtres, ils peuvent avec un peu de zèle parvenir jusqu’au grade de colonel. Paul Ier n’a été que conséquent en décorant de cordons militaires les hauts personnages de l’Église[1].

« Sont-ce là des détails insignifiants, des choses purement extérieures ? Mais dans cet extérieur se reflète l’état intérieur de notre Église. Incorporés au service de l’État, les serviteurs de l’autel se considèrent eux-mêmes comme des employés et des instruments du pouvoir séculier. Si ce dernier récompense les services du clergé par des décorations laïques, c’est que le clergé lui-même est avide de telles récompenses[2]. Le Synode de Saint-Pétersbourg, dès les premières années de son existence, tenait à affirmer son caractère d’institution impé-

  1. Aksakov, ibid, p. 120.
  2. Ibid, p. 121.