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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/124

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clergé envoyait à Aksakov et qui, tous sans exception, portaient le même caractère de sécularisme antireligieux[1].

« Les uns recommandent, pour ranimer le zèle des prédicateurs, un nouveau système de récompenses officielles au moyen de décorations spéciales. D’autres insistent sur la nécessité de garanties formelles assurées par l’État, pour défendre le bas clergé contre le pouvoir épiscopal. Et d’autres encore rattachent notre avenir religieux à l’augmentation des revenus ecclésiastiques et voudraient pour cette fin que l’État accordât aux Églises le monopole de certaines branches de l’industrie. Il y en a qui proposent d’introduire des taxes déterminées pour l’administration des saints sacrements… Quelques-uns vont jusqu’à affirmer que notre vie religieuse n’est pas assez réglementée par le gouvernement et demandent un nouveau code de lois et de règles pour l’Église. Et cependant dans le Code actuel de l’Empire on trouve plus de mille articles déterminant la tutelle de l’État sur l’Église, et précisant les fonctions de la police dans le domaine de la foi et de la piété.

« Le gouvernement séculier est déclaré par notre Code le conservateur des dogmes de la foi dominante et le gardien du bon ordre dans la sainte Église ? » Nous voyons ce gardien, le glaive levé,

  1. Aksakov, ibid., p. 126.